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PSG: Premier des Sans-Grades

Publié le 16 novembre 2012, dans Ligue 1.

On vous l’avait dit : le PSG va se balader en Ligue 1 cette saison.

On dit souvent qu’au bout de dix journées, on connaît le classement et les tendances de la Ligue 1 pour la saison. Sauf, bien sûr pour le « fourre-tout » de la deuxième partie de tableau où un club peut passer de la 20ème à la 10ème place en trois journées.

A cette échéance (ça fait même douze journées, le temps passe vite), le PSG n’est-il pas premier de la Ligue 1 ?

–       Sauf que sa première place tient au report « ventilé » du duel olympique OM/OL. Quel que soit le résultat de ce match, le PSG ne serait pas leader aujourd’hui.

–       Sauf que le PSG compte 23 points contre 29 l’an dernier à pareille époque (ne foncez pas dans le couplet sur Kombouaré car c’était avant un enchaînement Nancy-Marseille qui allait ramener Paris à portée de Montpellier).

–       Sauf qu’avec 23 points, le PSG est un petit leader « à la française », bien loin des moyennes du Bayern, de Manchester United, de Barcelone ou de la Juve.

Moyenne de points des 5 leaders des 5 grands championnats

Bref, après 12 journées, le PSG n’est que le premier des sans-grades.

Je ne viens pas vous dire que le bilan est désastreux, que Ancelotti n’y connaît rien, que le PSG n’a pas de collectif, etc…. Je laisse cela aux émissions quotidiennes où il faut bien remplir et bavasser.

Il s’agit simplement d’un constat. Que nous connaissons bien en France où notre championnat se gagne à 80 points et non à 90 ou 100 comme en Angleterre ou en Espagne.

Question traditionnelle : il n’y aurait pas de petites équipes en France ? Permettez-moi de la formuler autrement : y-a-t-il de grandes équipes en France ? Avec son corollaire : le Paris SG version qatari est-il une grande équipe ?

Si je regarde le dernier match à Montpellier, mon avis est que le PSG est déjà une très bonne équipe. Réduite à 10, le coaching d’Ancelotti a été parfait et le PSG aurait dû remporter une victoire tranquille sur un Montpellier toujours à l’envers. Bonne organisation en 4-3-2, sortie de balle rapide, voire talentueuse (la relance calme de Thiago Silva sur le but parisien), le talent individuel de Menez et Lavezzi mis en lumière par un système de jeu cohérent. Oui, mais Matuidi perd un ballon de minime dans ses 30 mètres et voilà un match nul en forme de défaite… Alors que le PSG n’a pas concédé une occasion et a fait match d’une grande cohérence compte-tenu des circonstances.

Mais le lot des « grands » n’est-il pas d’être jugé sur les détails et sur le résultat ? Le PSG n’y échappe pas et son nul à Montpellier est donc à porter négativement à son bilan. C’est ça, le foot de haut niveau….

Maintenant, regardons plus objectivement les chiffres pour mieux juger de la valeur de ce PSG (je ne parle pas millions, ici !).

Le jeu offensif : le PSG ne peut évidemment se contenter de 12 tirs par match, ce qui le laisse 12ème de la Ligue 1 et à une moyenne presque moitié de celle du Bayern. La précision n’est même pas au rendez-vous puisque le PSG n’est que 9ème de la Ligue 1 au nombre de tirs cadrés. Je ne peux m’empêcher de penser à Menez. Remarquable joueur : créativité, élimination de l’adversaire, technique et vitesse. Mais devant le but…. A 25 ans, on se doit d’être complet. Messi marquait peu à 20 ans, c’est vrai. Cinq ans plus tard, il a ajouté « quelques » éléments à sa palette (pardon, je ne peux m’empêcher ….).

Stats Tirs – PSG face aux leaders européens

Qualité de jeu : Vous m’excuserez, mais le « beau jeu », je ne sais pas ce que cela veut dire, même dans l’esprit de ceux qui en parlent beaucoup. J’en parlais l’autre jour au Duc d’Edimbourg (on ne parle jamais assez du Duc d’Edimbourg, demandez à Pierre Desproges), et il me disait, avec un accent parfait : « I don’t know ».

Cela prouve (par quatre) que l’expression est impropre, même à la cour d’Angleterre qui fait référence en ballon-pied (foot-ball). En français, il me semble que « qualité de jeu » décrit mieux la chose. Sous cette appellation, tout s’éclaire. Et cela devient éventuellement beau… La qualité de jeu du PSG, donc. Très correcte dans la volonté de tenir le ballon, dans le choix de mettre Verratti. Il est encore un peu jeune dans son jeu, d’accord. Guardiola ou Xavi l’étaient aussi quand ils ont démarré au Barça. Il prend des risques excessifs parfois (surtout quand le ballon échoit à Sakho sur l’action du carton rouge à Montpellier), soit. Mais, justement, que l’on ne vienne pas me raconter des fariboles sur Ancelotti, « l’italien ». S’il s’obstine à mettre Verratti, c’est bien qu’il compte jouer et insister sur la qualité de la tenue du ballon dans son équipe.

Cela s’accompagne-t-il d’une fluidité à toute épreuve ? Non, évidemment. Car le milieu n’est pas forcément ce qu’en attendait le staff du PSG. L’allant physique de Matuidi a offert un biais à l’inexistence de meneur de jeu avancé. Pastore ne remplit pas cette tâche. Trop intermittent, trop sujet à son inspiration (ou pas). Le recrutement ne s’en est pas vraiment préoccupé non plus. D’où le besoin de meneur arrière, style Verratti. D’où un style parfois un peu trop rapide vers l’avant pour être parfaitement clair.

Les chiffres, là encore, traduisent cette insuffisance si l’on se réfère au top européen. Le PSG n’a pas la possession des cadors européens, et n’est pas même la référence française. Même si le nombre de passes et le % de passes réussies montrent bien la volonté d’instaurer un style. Ou, en tout cas, la volonté d’Ancelotti de maîtriser le jeu et son destin.

Possession et passes réussies – Le PSG face aux leaders européens

Le jeu défensif : Désolé, mais je ne ferai pas long sur le sujet car, pour moi, ce n’est pas à cela qu’on juge un grand d’Europe. Evidemment, il faut une assise solide. Et dites-moi comment un grand club et une grande équipe pourrait ne pas l’avoir ! Alors même qu’il possède le plus souvent le ballon, et qu’il a des joueurs capables derrière de tenir leur rang face à des « sans-grades » qui n’ont pas bien souvent des attaquants redoutables. On critique le Barça parce qu’il ne recrute pas derrière et n’est pas toujours à l’abri d’écarts défensifs. Mais combien de fois, dans l’année, est-il sévèrement sollicité derrière ? Cela l’a-t-il empêché de gagner la Ligue des Champions tous les deux ans ? Bref, ma thèse vaut ce qu’elle vaut, mais on ne juge pas une grande équipe à sa défense. A ce niveau-là, tout le monde peut y arriver dans cette zone de jeu, la plus facile à organiser. Le PSG a pris Thiago Silva qui a tous les attributs pour jouer dans un grand club. Calme, coup d’œil, relance. Ca suffit largement pour que le PSG soit solide défensivement et prenne un minimum de buts en Ligue 1. Pour ceux qui auraient des doutes, je les renvoie au Duc d’Edimbourg qui saura sûrement leur dire les choses avec classe et dignité. Je signale (sans à propos) que tous les derniers champions de Ligue 1 l’ont d’abord été par leur attaque. Même en Ligue 1, ma thèse tient la route. C’est dire…

Il faut conclure car un blog a ses limites. B-L-O-G ne fait pas quatre lettres pour rien. Le PSG est-il une grande équipe ? Pas encore, évidemment. Le match à Porto l’a suffisamment démontré. Trop bousculé, le PSG a montré qu’il n’était pas encore dans le rythme des grands. Pas encore. Tout indique qu’il est en devenir. Mais le mieux, comme le pire, n’est jamais sûr. A ce point de vue, j’apprécie l’échec de Manchester City (malgré Yaya Touré, un grand joueur). Je trouve assez juste que ce type de club n’y arrive pas tout de suite. Que l’ADN et l’identité d’un grand club lui permette encore de garder une longueur d’avance sur les ambitieux trop pressés. Surtout que Manchester City n’est vraiment pas un modèle à suivre pour le PSG. Surpayer tout, sans compter, n’est pas le bon modèle. Le PSG me semble évoluer plus habilement que cela. Mais aussi plus lentement. L’avenir nous le dira….

Une réponse

  1. fructis

    « Je signale (sans à propos) que tous les derniers champions de Ligue 1 l’ont d’abord été par leur attaque. Même en Ligue 1, ma thèse tient la route. C’est dire… »

    Et pourtant, le PSG possédait la meilleur attaque du dernier championnat sans pour autant le remporter…

    Je trouve votre article intéressant et complet mis à part dans la partie défensive : Vous ne pouvez pas réduire une défense à un seul joueur (Silva en l’occurrence) et une équipe a un seul secteur. Quand une équipe est championne dans la grande majorité des cas, c’est grâce à un ensemble.

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