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Ibra…cadabra !

Publié le 16 août 2012, dans Ligue 1.

Ibrahimovic est un joueur magique. Ibra…cadabra.

Je l’ai toujours pensé et adoré depuis son plus jeune âge à l’Ajax.

Mais il m’a aussi tellement énervé. Notamment un jour de Juve-Arsenal en Ligue des Champions.

Il avait ostensiblement snobé ses partenaires en ne donnant pas des ballons de but évidents. Au point que Nenê est un amateur de jeu ultra-collectif à côté de ce jeune Ibra. Mais la comparaison s’arrêtera là car on parle de star du jeu ici. Et on ne les découvre que rarement à 30 ans. Tant pis pour Nenê, et parlons de Zlatan Ibrahimovic.

Je me souviens donc, ce soir-là à Turin, avoir fait une « palette-compilation » de ces insultes au jeu de la part de Zlatan dans la soirée Canal+ présentée avec Wenger en plateau à Turin. Il n’avait pas osé critiquer le Suédois mais avait un regard édifiant devant les images avec flèches et ronds à l’appui. Une palette, quoi…. Comme si un entraîneur avait du mal à concevoir un tel comportement de la part d’un professionnel.

Ibra est donc parti de la Juve et, indiscutablement, son jeu a mûri depuis. Et, désormais (j’avoue avoir écarquillé les yeux en le voyant arriver sur la pelouse du Parc samedi soir !), c’est à la France d’être « sous le soleil de Zlatan ». Salut Pialat (qui s’appelait simplement Maurice) !

Dès son premier match, Ibra a donc inscrit deux buts contre Lorient. A la Juve, à l’Inter ou à Barcelone, il avait également marqué dès son premier match de championnat. A Milan, au contraire, il avait manqué un penalty à Cesena pour son premier rendez-vous. C’est, du reste, son dernier manqué en championnat. Avec celui de samedi, sa série atteint 14 réussites consécutives dans cet exercice.

 

ZLATAN VERSION LORIENT

Mais, au-delà de ses deux buts, il a montré tellement plus encore contre Lorient où toute sa palette a défilé, avec ses bons et….moyens côtés. D’abord, en première période, on a vu le Zlatan qui ne jouait pas vraiment avant-centre comme avec la Suède à l’Euro ou avec le Milan ces deux dernières saisons.

Ballons touchés contre Lorient 1ere Mi-temps

Contre Lorient, on ne peut pas dire qu’il ait brillé dans cette première période où le PSG se rappelait de ses récents matches de gala contre Chelsea et Barcelone. Il avait enfilé son habit de lumière, mais avait oublié toute notion de conquête, toute notion des combats de la Ligue 1. On ne peut pas reprocher au PSG de donner une importante dimension marketing à son projet. C’est dans la logique même du projet qatari. Mais, de ce point de vue, je suis persuadé que la préparation n’a pas été idéale sportivement. Et Lorient a vite su rappeler les réalités du football hexagonal à des Parisiens d’abord présomptueux.

Alors, dans cette période, Zlatan a fait des gestes de talent. Mais le plus souvent loin du but (voir schéma première période). Il a rappelé tout de même au passage qu’il a fait 17 passes décisives lors des deux dernières saisons à Milan. Sa richesse s’exprime quand, lors du match contre Arsenal (voir schémas ci-joints), il marque et réussit deux passes décisives.

Face à Lorient, Ibra a d’abord incarné ce joueur riche et complet, mais sans briller, faute de penser au but. Souvent loin du but, Menez étant alors davantage avant-centre que lui, mais c’est une formule qu’on retrouvera plus souvent qu’on ne le croit cette saison, notamment en déplacement. Et puis, n’oubliez pas les deux petites occasions du PSG en première période. Une tête d’Ibrahimovic et une action en fin de première période où Ecuele-Manga se blesse gravement (ce qui a changé le match en deuxième période et changera fortement la saison de Lorient). Sur qui Ecuele-Manga est obligé de se livrer ? Ibra, évidemment. Bref, tout en se tenant trop loin du but, les deux plus belles occasions ont été pour lui.

Un peu comme au Milan, où il évoluait souvent en retrait d’un attaquant. Beaucoup comme avec l’équipe de Suède où il évoluait systématiquement en retrait d’un attaquant, ce qui ne l’a pas empêché de marquer contre la France.

 

ZLATAN : DEUXIEME ROUND.

Passons donc au buteur Zlatan. Celui qui revient furax sur le terrain après la pause. Celui qui veut marquer, gagner, emmener son équipe. Vous voyez bien que la photo n’est plus la même (voir schéma de ses ballons en deuxième période contre Lorient). Il joue maintenant plein axe, dans les zones décisives, va aux limites du hors-jeu (but sur passe de Nenê, têtes plein front devant le but…).

Ballons touchés contre Lorient 2eme Mi-temps

Un joueur qui déborde d’énergie, d’envie de gagner, qui emmène son équipe. Et qui marque, car le talent va avec. Et puis, lorsque le PSG se met à tourner en rond vers la 75eme minute, vous le retrouvez au milieu, allant chercher les ballons pour initier à nouveau le mouvement.

Un joueur d’une grande sensibilité au jeu. Il sent ce qu’il doit faire et il apporte les solutions là où il peut le faire. Il peut donc faire la passe décisive, accélérer le jeu en venant en pivot faire une déviation dont il a le secret (je ne vois pas plus fort dans le monde dans ce rôle dos au jeu), et trouver des solutions dans le jeu comme sur coup de pied arrêté où il marque toujours beaucoup de buts (penalties, corners, coup-francs….).La « palette » est large et en fait l’un des meilleurs attaquants du monde dans chacun des domaines: technique, adresse, puissance physique…

Demandez au pauvre Bourillon qui s’est fait bouger (aux limites de la faute) sur le premier but. On est même sympa d’avoir donné une passe décisive à Nenê car, franchement, personne d’autre n’aurait marqué sur ce ballon aérien.

Cette volonté de marquer se retrouve aussi dans un chiffre surprenant : il a été le joueur le plus souvent hors-jeu lors de la dernière Ligue des Champions. Dans les portions de match où il joue avant-centre, il joue vraiment avant-centre…

 

POURQUOI  IL  A « ECHOUE » AU BARCA

Alors, me direz-vous, pourquoi Ibrahimovic, si fort, si complet, a-t-il échoué à Barcelone ? D’abord, l’échec du joueur est relatif au regard de son nombre de buts inscrits. Ensuite, il n’est pas forcément aisé de débarquer dans un vestiaire très catalan et très verrouillé. Il prenait aussi la place de Samuel Eto’o qui apportait le mouvement que Messi assurait de moins en moins à mesure qu’il montait en influence dans le jeu et réclamait les ballons plus bas et dans les pieds. Aujourd’hui, Villa assure ce rôle, mais Ibra n’était sans doute pas le meilleur pour assurer ce rôle après Eto’o.

Mais je crois surtout à un facteur essentiel : Ibrahimovic a besoin d’être la base du jeu d’une équipe. Dans ce rôle, on peut compter sur lui, il assume. Mais limité à 40 ballons par le collectif du Barça (contre 60 à Milan ou lors de son premier match contre Lorient), il devient seulement un élément de l’équipe, confiné à un rôle. Il a besoin de plus que cela. Malgré Turin, je pense qu’Ibra est un joueur beaucoup plus collectif qu’on ne le croit. Ses choix de jeu sont toujours éminemment collectifs et bien sentis (on ne parle plus de Nenê, là). Mais il se marrie bien avec un collectif qui tourne autour de lui, dans lequel il peut déclencher les actions décisives. Et moins bien avec un collectif qui tourne bien sans lui, et dans lequel il n’apporterait que ses buts. Il n’est pas joueur à se limiter. Et le Barça ne lui a pas donné cet espace vital nécessaire.

Inutile de dire qu’à Paris, et il n’avait pas besoin du premier match pour le prouver, il aura tout l’espace que mérite son talent. Reste à savoir si le reste de l’équipe aura assez de talent pour lui….

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